Il y a quelqu'un?

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4.10.11

Presse papier - Pepperback

Le très beau texte de Maxime Delcourt pour le magazine Pepperback...
(merci Maxime! Un vrai plaisir de te rencontrer)


"Programmé dans la sélection des « Jeunes découvertes de l’Aéronef », sélectionné pour la session 2011 de Tour de Chauffe, We Are The Birds est en train de faire son petit bout de chemin. On en profite pour les rejoindre et partager une belle petite ballade en leur compagnie.

«Un après-midi ensoleillé dans un parc, Thomas courait, je faisais du vélo, par hasard on s’est rentré dedans. On a discuté. C’est là que tout a commencé,»
explique Lili, moitié féminine de We Are The Birds, en préambule à une intrigante et passionnante interview. L’histoire a tout du beau conte moderne, elle est digne des plus belles séries hollywoodiennes.

Sauf qu’ici, tout est faux. Les prémices de leur rencontre sont tout autres, mais nous n’en saurons pas plus. Thomas et Jessica ou Billy et Lili, puisque tels sont leur surnom, s’amuse à duper, d’une version à chaque fois différente, l’intervieweur. Ce caractère original s’entend jusque dans leur surnom, «ils n’ont pas vraiment de signification, ils se terminent de la même façon tout simplement,» nous explique Thomas, heureux semble t-il de ce côté burlesque.  N’y voyez donc rien de mystique.

En plus de cette relative décontraction, tout semble être allé très vite pour eux, «on a commencé à jouer avant de trouver un nom de groupe, on cherchait quelque chose d’organique, en rapport avec la nature et la terre.» Ainsi n’acquit We Are The Birds. Patronyme mystérieux et envoutant. «Cela reflète un peu ce qu’on fait : une  folk-électro western un peu cosmique». Un paysage musical inaccoutumé enrobé d’histoires verdoyantes, sauvages ou urbaines. «Il y a un gros boulot effectué au niveau des paroles, sur le sens que l’on souhaite donner», insiste Thomas avant de rajouter, toujours dans une veine distrayante, «Je ne comprends rien à l’anglais. Lili travaille donc beaucoup ses textes et me les explique ensuite.» Après un petit débat improvisé sur ce possible progrès en anglais, l’interview dérive agréablement dans tous les sens. Chacun place sa petite phrase, pense tout haut ou pose sa petite question: «T’as pris ta place pour The Do?», «C’est quoi ton plus beau concert ?» et «à Lille il y a quoi en ce moment?», «bizarre que Yann Tiersen joue avec Syd Matters».

Situation anecdotique, on vous l’accorde, mais atypique. On sent que les deux personnages travaillent perpétuellement et partagent sans cesse. Au beau milieu d’une question, ils n’hésitent pas à sortir des sentiers battus  pour affirmer qu’il serait plaisant que telle ou telle sonorité soit utilisée dans un prochain morceau. «On écoute beaucoup en amont, on se partage beaucoup d’influences : le but étant de mêler pleins de sonorités différentes qui, selon nous, bercent le quotidien ,» et ça s’entend, clairement et assez superbement. Car dans leur univers, les bases sont pures comme de l’eau de source. Ensemble, ils donnent naissance à des images stupéfiantes et poétiques, parsemée de poudre de perlimpinpin, nous emmenant aisément de l’autre côté de la route. De l’autre côté du ciel.

D’une culture musicale que l’on devine extra-large, «le genre de musiques auxquelles je serait fermée? Je pense, honnêtement, qu’il n’y en a pas» s’interroge Lili avant d’ajouter que chez elle, «il y a un peu de tout, du hip hop, du rock, de l’électro,….» Difficile donc de deviner exactement ce qui pourrait se cacher dans leur baladeur à la célèbre pomme. Difficile également de les classer, eux qui refuse d’être enfermés à double tours dans une petite boîte. «Ça veut dire quoi folk après tout?» Le groupe aime manipuler et exciter les sens jusqu’à créer leurs envolées. Un voyage à l’allure d’un manège enchanté où l’inconnu et l’étranger se côtoient et se murmurent ce que personne n’ose prononcer.  

«Après c’est sûr qu’en étant à deux on ne peut pas non plus balancer les violons» relativise Thomas en référence à la diversité musicale du groupe. «Quand on compose, Thomas fait toujours très attention à créer des sons qui peuvent enrichir le morceau mais dès qu’il sent que ce son ne va pas apporter quelque chose d’intéressant il l’enlève.» On comprend alors que le groupe aime la musique dans son plus simple appareil, que si une chanson peut se réduire à la simple dualité piano/voix ou guitare/voix, alors c’est un formidable morceau.

D’ailleurs Thomas l’avoue fièrement il «aime le minimalisme, tous ces groupes qu’on ne peut classer.» Elle bercée au disco, «alors que je n’aime pas du tout cela,» lui au Beatles, n’ont qu’une envie : exprimer leur personnalité à travers un univers sincère et émotif. Exprimant la volonté de mettre en commun les talents, tant vocaux que musicaux. C’est cette mise en adéquation de la voix, des timbres, de la musique qui les rapprochent et définissent le mot d’ordre  du groupe: le travail. Leitmotiv des deux protagonistes, répété à l’envi comme un mantra et exécuté, en toute situation, dans leur pratique.
 
Conscient d’être, quelque part, un peu chanceux de ce qui leur arrive, «on s’est trouvé au bon endroit au bon moment avec la bonne personne,» le groupe avance en connaissant le chemin. Ni luxe ni apparat, seule la perspective et la minutie d’un travail qui en met plein la vue. Le reste est affaire d’imagination. Car leur histoire est à interpréter selon notre expérience, nos goûts ou notre perception des choses. La meilleure des façons, certainement, de trouver l’alchimie entre une histoire et une atmosphère.

Du fond de leur hutte, We Are The Birds s’envole actuellement vers l’écriture d’un premier E.P à l’imaginaire déclinable à l’infini: «On y travaille beaucoup et ça devrait s’accentuer dans les prochains mois. On a beaucoup de choses dans le tiroir. Cela nous permet d’alimenter régulièrement notre set.» Autant dire que l’impatience se niche à grande vitesse dans nos têtes curieuses afin de découvrir ce qui se cache dans ce tiroir fantasmé. Aucune trace de pollution dans cet havre tourné vers la pureté, mais bien une idée du voyage. 

Faites de beaux rêves."

Maxime Delcourt

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